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Publié le 23/10/2018

Interview KN Kids // Cocoroo, le jour se lève

Le mercredi 10 octobre 2018
#Focus

Le Kiosque Nantais organisait la première édition du KN Kids le mercredi 10 octobre 2018, dans le quartier de Malakoff. A cette occasion, l'équipe a pu s'entretenir avec les artistes présents pour l'évènement. Découvrez l'interview de Marie Normand et Simon Nwambeben.

Qu'est-ce que le KN Kids ? C'est un temps fort réservé au jeune public, mais aussi à leurs parents. Nous avons fait intervenir trois compagnies de spectacle vivant jeune public. Chacune leur tour, en face des enfants, les trois compagnies ont pu parler de leur prochain spectacle programmé dans la métropole nantaise. Après ces trois interventions, la parole a été donnée aux enfants pour qu'ils débattent des présentations et ensuite décernent des prix à chaque artiste. Marie Normand et Simon Nwambeben ont reçu le Prix de la Musique pour le spectacle "Cocoroo, le jour se lève"

  • KN : Pouvez-vous me présenter votre spectacle en quelques mots ?

Marie : Notre spectacle s’appelle Cocoroo, le jour se lève. C’est un spectacle avec deux chanteurs, une guitare et des percussions, pour les enfants à partir de 3 ans jusqu’à pas d’âge ! L’idée c’est de travailler sur le moment qui sépare l’instant où on se réveille, où on quitte son lit, les rêves, jusqu’au moment où on part à l’école. Les principales étapes qui précèdent le moment où on sort de la maison, où on va découvrir le monde et devenir plus grand chaque jour.
Simon : Ce qui est intéressant dans le spectacle -et ça se voit, on n’est pas de la même couleur [rires]- c’est que moi je parle du réveil, comment cela se passe encore en Afrique, et puis Marie raconte comment cela se passe ici, en France, en Europe.
Marie : C’est aussi la confrontation de nos deux univers d’origine. Mais sans le dire. Ce n’est pas frontal, ni pédagogique, c’est à travers les chansons. On ne dit pas clairement que l’on raconte l’histoire dans ce pays précis, et dans un autre, c’est induit dans le spectacle.

  • D’où vient l’idée de ce spectacle ?

Simon : Une personne qui travaille avec moi m’a commandé ce spectacle pour les enfants. J’y ai réfléchi longtemps. Puis avec Marie, on travaillait déjà sur un autre projet mais on en a parlé et puis on s’est lancés tous les deux. Comme nos voix se marient très bien et que je joue de la guitare, on s’est dit qu’on allait le faire ensemble. C’est vraiment un concert, d’ailleurs. C’est important de le préciser, parce qu’il y a très peu de concerts pour enfants. Les chansons se suivent, de la première à la dernière, pour raconter une histoire.
Marie : Simon et moi, on s’est rencontrés sur la première édition de Chansons Primeurs*, à La Bouche d’Air. On a collaboré sur une chanson et immédiatement on a vu que nos voix, c’était une évidence. C’était très simple.

*Un spectacle inédit présenté en 2015. Huit artistes enfermés pendant trois jours avec un objectif : écrire au moins 12 chansons à chanter en public dès le quatrième jour !

  • Vous avez créé ce spectacle en collaboration ?

Marie : Simon est plus sur la composition, moi plus sur les textes, mais on a complètement travaillé ensemble. En résidence à Rezé. Toute la création s’est faite à La Soufflerie. Je tenais à ce processus-là, je trouve ça intéressant de travailler dans ces lieux.

  • Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le spectacle jeune public ?

Simon : C’est la lumière que l’on voit dans les yeux des tout petits. C’est ça qui me plaît, quand je joue. Quand on a commencé à travailler ensemble, c’était un plaisir d’être là, de créer des choses. Maintenant on le joue et le plaisir, c’est ce que les enfants nous renvoient, dans leurs yeux, leur visage. C’est ça qui me plaît beaucoup. C’est ce qui me pousse à y aller encore.
Marie : Je trouve que les enfants, n’étant pas forcément des spectateurs qui ont l’habitude d’aller voir un concert, sont des spectateurs très intransigeants. On voit si ça leur plaît ou si ça ne leur plaît pas, vous le savez tout de suite. Jusqu’à présent, on a eu des salles pleines avec 200 personnes, ou des salles beaucoup plus petites, avec des parents, des enfants, et à chaque fois globalement c’est un bonheur, il y a aucun problème d’attention. On leur raconte des choses qu’on a essayé d’écrire, non pas en bêtifiant, en écrivant vraiment avec une matière intelligente, on peut dire. Je trouve qu’avec les enfants, on sait tout de suite, c’est cash. Si ça peut leur permettre d’entrer en relation avec les artistes, de se rendre compte qu’un artiste en direct ce n’est pas pareil qu’à la télévision, c’est super. Voilà, il y a tout cet échange-là qui est intéressant.

  • Qu’est-ce qui plaît le plus aux enfants dans votre spectacle ?

Simon : Ce sont les textes qui sont mis en musique, parce que ça leur parle. Aussi, à certains moments je chante en bafia, ma langue maternelle. Les enfants sont étonnés mais intéressés, je pense que ça aussi ça leur parle.
Marie : La variété aussi je pense. C’est-à-dire que même à deux, une guitare et quelques percussions, on arrive à faire quelque chose de varié, en termes d’humeur, de sens, de rythmique, en essayant d’être simple. Je veux dire, de manière globale, de faire simple sur scène ce n’est pas forcément le plus facile, c’est d’ailleurs plus ardu en réalité. Mais je pense que dans la simplicité on peut traverser plein d’états, et proposer plein d’humeurs. C’est ce voyage-là qu’on propose aux enfants.

  • Y’a-t-il un message que vous essayez de véhiculer avec votre concert ?

Simon : Non, on n’a pas de message. Ce n’est pas un message, mais c’est donner le goût aux enfants d’aller voir d’autres concerts, c’est plus cela que l’on veut faire passer.
Marie : Il y a peut-être quelque chose qui me semble important, c’est de leur donner l’idée qu’il y a une forme de liberté, d’imaginaire, de sensations qu’ils peuvent acquérir. Encore une fois, il y a des couleurs, des sensations diverses quand on écoute des chansons. Avec ça, il y a l’idée qu’ils peuvent aussi explorer. Moi ce que j’aimerais, c’est que ça leur fasse quelque chose au niveau des oreilles, des envies, de la curiosité, et qu’après ils aillent faire leur chemin, justement, vers l'apprentissage. Explorer la liberté, quoi !

  • Qu’est-ce que cela vous fait d’être ici, au KN Kids ?

Simon : On se disait que peut-être on allait vivre The Voice [rires]. C’est bien de venir devant les enfants, d’être proche, leur expliquer ce que l’on fait. On attend qu’ils viennent nous voir, d’avoir un échange.
Marie : On le fait beaucoup en parallèle du spectacle. On a très souvent de l’action culturelle en plus, c’est-à-dire qu’on va voir les enfants dans les classes, on travaille avec eux. C’est très important pour nous.

  • Un dernier mot ?

Simon : En dehors de ce que l’on fait ensemble, j’ai plusieurs projets et je joue la semaine prochaine (mardi 16 octobre) à l’Auditorium de Rezé. Ce spectacle je l’ai appelé Vocal Bitibak.
Marie : Je tourne et j’ai sorti un album avec un groupe qui s’appelle Brume. Vous pouvez avoir les informations sur Facebook ou Bandcamp.

[Entretien réalisé le 10 octobre 2018 par Ifa Chazalette]

 

Cocoroo, le jour se lève
de Marie Normand et Simon Nwambeben
à La Bouche d'Air, le 16 décembre 2018 à 16h30
Plus d'informations sur le spectacle

Crédits photos : Droits réservés Kiosque Nantais