1986, François Léotard, ministre de la Culture du gouvernement Chirac, conduit la privatisation de la première chaîne de télévision publique, TF1. La machine est lancée ! Suivront France Télécom, EDF, GDF, SNCF et plus de trente entreprises publiques.

Observateur, dans le cadre de son engagement dans l’association Attac, des discussions autour des accords de libre-échange, Thierry Rouquet met en relation les premières privatisations de nos services publics avec l’idéologie néolibérale qui, de Hayek à Reagan en passant par Pompidou, donnera naissance à l’Organisation Mondiale du Commerce. Celle-ci, à travers son accord sur les services (AGCS), porte comme axiome central que l’ensemble des services se doivent d’être confiés à l’entreprise privée. Dès lors, la santé et l’éducation devront se plier au diktat !

Cette conférence gesticulée s’attache à montrer comment nos gouvernements successifs ont adopté, et collaboré, à cette idéologie. Mais, dans les faits, pas toujours aisé de déposséder des populations attachées à leurs services publics. Si l’Argentine fut un laboratoire de ces privatisations, sous l’impulsion des « Chicago boys », nul doute que ses dirigeants, instruits des principes du guidage du Tango, auront réussi à obtenir l’adhésion de leur population sans sembler les y contraindre. Mais peut-être que la reprise en main d’un « déjà-là » initié par le régime général de sécurité sociale en 1946 pourra nous émanciper de lendemains mortifères…

Une conférence gesticulée, c'est une conférence... mais ce n'est pas un exposé ! Ça ressemble à un spectacle... mais ce n'est pas du théâtre ! C'est parfois drôle... mais ce n'est pas du stand-up ! C'est un outil d'éducation populaire pour amorcer une réflexion critique et politique sur des sujets de société.

Le festival des conférences gesticulées est porté par le TNT et l'ardeur, s'empare de sujets de société variés et engagés. Formidables outils pour éveiller les consciences, les conférences gesticulées bousculent les codes des conférences classiques. Le public actif peut être amené à participer, à donner ses arguments, ses points de vue. Bref, ça bouillonne !